Le corps écrit – 2010
Ces deux mots assemblés nous invitent à explorer la création du point de vue de la perception.
Rappeler avec Pascal Quignard la présence du corps à l’origine de toute création : « Le langage n’a que nos corps pour abri. Homo ne se définit que par là : animal à langage »*.
Poser avec Bernard Noël un premier postulat : « Au commencement ceci, l’écriture a un lieu, qui est en général une table flanquée d’une chaise ».
Quelle est la place du corps de l’écrivain quand il écrit, quelle incidence sur le texte ?
L’écriture littéraire n’est-elle pas une expérience esthétique totale ?
Nos invités ne séparent pas le corps et l’esprit. Ils expérimentent dans leurs créations le transport de l’un vers l’autre.
Jean-Marc Adolphe écrit à propos des œuvres de Carlotta Ikeda, « la profondeur de la chair est le terreau d’une quête spirituelle. Comme si la transe pouvait sourdre d’un psaume de silence. »
Quelle est la place du corps quand le danseur danse ; le geste chorégraphique est-il une écriture du corps ; les enjeux contemporains à la compréhension de la littérature et de la danse sont-ils les mêmes ?
Je souhaite que cette édition, avec ses expériences inédites et ses temps de réflexion, nous conduise au cœur du mystère mallarméen : « La danse, c’est le poème dégagé de tout appareil de scribe. »
Marie-Laure Picot
Directrice et programmatrice du festival
* Les ombres errantes, Grasset
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