L’incarnation du verbe – 2011
Nous éprouvons une vraie joie à consacrer l’essentiel de ce programme à des œuvres folles dont les principaux enjeux consistent à délivrer par l’écriture la parole de ses carcans, à l’autoriser à la stupeur, à la déstabiliser et à nous égarer.
L’incarnation du verbe pour « oeuvres de chair et de mots »
Il faut écouter Valère Novarina lire ses propres textes, entendre sa plainte, parfois sa prière, ou sa fabuleuse mélopée carnavalesque. Exit la linéarité, exit la mécanique du langage, c’est le corps qui respire, la bouche s’élance, la pensée cavale.
Valère Novarina conçoit la langue comme une géologie dans laquelle creuser pour renaître, aller se perdre « dans la nuit de la matière », espace, langage et pensée confondus, souffrir si nécessaire au cours de l’aventure.
Il faut aussi entendre ceux à qui Valère Novarina confie sa parole, les acteurs « pneumatiques ». L’auteur incite à les découvrir autrement, ces parlants capables de se défaire pour l’art.
Dans un rapport d’empathie avec celle de Valère Novarina, Ritournelles invite d’autres voix de la littérature contemporaine, celles de Christian Prigent, de Gianni Fornet, de Pierre le Pillouër…
Autant d’écrivains qui prouvent par leur geste que la langue est une matière vivante dont il serait dangereux de vouloir circonscrire le territoire.
Marie-Laure
Directrice et programmatrice du festival
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